Pourquoi cette haine de l’autorité ?

L’autorité ressemble à ces agents secrets chers à Graham Greene qui dissimulent leur identité pour ne pas la perdre davantage lors d’une mauvaise rencontre. Elle a encore quelques adorateurs qui l’affectionnent et déploient des trésors d’ingéniosité pour la définir, la redéfinir, pour qu’elle soit comprise de son époque. Pour cela, ils la rapprochent de la tradition, de l’honneur, de la hiérarchie, de la loi naturelle… ils n’ont de cesse de lui donner une canne, des béquilles, un trépied, pour qu’elle puisse encore sortir de sa cachette et prendre l’air. Les mots auxquels ils rattachent l’autorité ressemblent à des pansements, des cautères, qui, au bout du compte, la dissimulent un peu plus. Le désamour est prononcé depuis un long temps et s’accentue. Rien ne peut sauver l’autorité, tout ce qu’elle inspire rappelle des vieilleries dont on sait se passer. Elle ne sert à rien. Elle ne sert de rien.

L’autorité, dans son sens latin, vient d’auctor qui signifie celui « qui accroît », et de auctoritas, qui a « pouvoir d’imposer l’obéissance ». L’autorité s’assimile au pouvoir, ce que l’on oublie en séparant le pouvoir et l’autorité. En revanche, c’est un pouvoir sans pouvoir, elle ne contraint pas. Son champ d’action naît de l’éthique, du savoir, de la croyance… Car elle requiert l’obéissance. C’est là que l’on commence à buter sur son sens, car l’époque n’aime pas bien l’obéissance. Et, comme l’époque n’apprécie guère plus la croyance, elle dénigre l’autorité. Elle la dévalue, elle l’identifie à un pouvoir lâche et aveugle. Elle lui administre un surnom qui est devenu un sous-entendu : autoritarisme. Comme pour révéler ce qu’elle cache sous son masque de mansuétude : un caractère brutal, violent et instable. Il faut la démasquer. Il faut la calomnier. Il ne faut surtout ne plus rien comprendre, et qu’est-ce que ne rien comprendre sinon une nouvelle forme de croyance ? L’autorité impose des limites dont plus personne ne veut plus, qui obligent et empêchent d’être ce que l’on désire. L’époque pense que c’est en étant ce que l’on désire que l’on sera ce que l’on mérite. L’individualisme règne en maître, et sans partage. Personne ne sait mieux que soi ce qui est bon pour soi. Qu’on se le tienne pour dit ! Comme il fallait faire fi des limites et de la hiérarchie, l’époque balança l’autorité au rebut après l’avoir mise au piquet. L’autorité catalysait la modernité. Il fallait la matter.

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L’Argentine gagne contre le mondialisme

Jamais une Coupe du monde n’avait si mal commencé. Offerte au Qatar, avec Zinédine Zidane comme ambassadeur, dans un climat suspicieux de corruption. On a tout dit de ce pays, grand comme la moitié de la Bretagne, réussissant à changer la saison de la coupe du monde pour la première fois depuis qu’elle existe, climatisant ses stades, et tuant des ouvriers à la tâche pour que tous les stades soient prêts à temps. À propos du changement de date : jouer l’été après la saison de clubs, permettait de préparer les joueurs et de constituer un groupe, ce qui est toujours difficile avec les équipes nationales, l’alchimie doit se produire en peu de temps et les résultats doivent être immédiats ; jouer en hiver garantit d’avoir des joueurs n’ayant pas joué une saison entière, moins usés mentalement et physiquement donc et qui bénéficient de leur préparation d’avant-saison… Concernant la main-d’œuvre, a-t-on jamais entendu parler de la main d’œuvre à bas coût utilisée de manière systématique depuis des décennies à chaque organisation de grand-messes à travers le monde ? De même, l’argument consistant à bavarder de la santé des joueurs en péril sous ce climat prêtait à sourire. Qui s’était soucié de la santé des joueurs à la coupe du monde 1986 au Mexique, par exemple, où une chaleur et une humidité impossibles régnaient, cette organisation n’avait pas ému le monde à l’époque. Le choix du Qatar aurait dû être dénoncé dès que le nom de ce pays a bruissé, après, il était trop tard et la décence aurait dû prévaloir. Sur le plan du jeu, cette coupe du monde marquait la fin d’une génération extraordinaire : Cristiano Ronaldo et Lionel Messi jouaient leur dernière coupe du monde. Cette coupe du monde s’annonçait comme l’avènement de Mbappé. Le jeune prodige français s’apprêtait à enterrer les vieilles gloires sans coup férir. 

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De l’autorité

Dans la Grèce antique, les hommes se connaissent et se reconnaissent dans le regard de leur famille, de leurs proches, de leur communauté. Les femmes se réservent le miroir qui relève de la beauté, de la féminité, de la séduction. Le reflet est partout. « Là n’est pas de lieu qui ne te voit » résume Rilke. Peut-on exister sans se soucier de son reflet ? Peut-on avoir conscience de soi sans se connaître ? Peut-on avoir conscience de soi sans être reconnu ? On peut avoir une image de soi, mais elle peut être très éloignée de soi. Ainsi l’homme ne doit pas se voir dans le miroir de peur d’être absorbé par son image. Cette image qui réussit à nous faire oublier que nous sommes là. Si l’on pense ce que l’on voit, si cela résonne en nous, on le rêve aussi. Notre image nous échappe dès que nous la voyons. Ainsi la femme s’ajuste dans le miroir quand l’homme pourrait s’y perdre, s’y noyer. Le rêve, binôme de la mémoire, dissimule le temps et l’engourdit. Qu’a-t-on vu et quand ? Le regard et l’imaginaire s’interpénètrent et ne peuvent être dissociés. Voir et se connaître se confond chez les Grecs. Voir, se connaître… mais pas trop, car si l’homme est une merveille, dans le sens d’un incident, d’une fracture fascinante à l’intérieur du vivant comme le dit le chœur d’Antigone, il recèle aussi sa propre terreur, il s’extermine et se torture, et il est bien le seul « animal » dans ce cas.

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Apprendre le chant grégorien

C’était en juin 1985, à Pont-à-Mousson, à la fin du colloque “Musiques dans l’Eglise d’aujourd’hui”. Maurice Fleuret — en paix soit son âme —, le magnifique directeur de la musique et de la danse du ministre Jack Lang, prit la parole. Parole de feu. De supplication ; on peut le dire, puisque lui-même supplia. Je le citerai ad sensum, mais ce mot je ne l’ai jamais oublié : il est de lui. Evoquant ce que la musique occidentale, depuis les origines jusqu’à nos jours, devait à l’Eglise, à la liturgie de l’Eglise, ce que devait à la musique de l’Eglise la musique de Monteverdi, de Bach, de Mozart, de Beethoven, de Stravinski, de Messiaen : tout. A la musique liturgique de l’Eglise, la musique occidentale devait tout, dit-il. Et lui-même, Maurice Fleuret, dans sa propre vie de musicien, à la musique de l’Eglise, que devait-il ? Tout. Il lui devait tout, dit-il. Et cette musique occidentale qui devait tout à l’Eglise, à la liturgie de l’Eglise, que devait-elle au chant grégorien ? Tout, dit-il. Au chant grégorien, toute la musique occidentale, dit-il, devait tout. Mais l’Esprit du chant grégorien, dit-il, cet esprit dont il ne pouvait imaginer qu’il cessât de souffler, où se respirait-il ? Dans la liturgie, dit-il. Et c’est à ce moment qu’il supplia l’Eglise… : Je vous en supplie, s’exclama-t-il, à l’intention des ecclésiastiques présents, ne laissez pas à l’Etat le monopole du chant grégorien. Il est fait pour la liturgie. Et c’est dans la liturgie qu’il faut le pratiquer.”

Même si le grégorien est moins chanté (quand Vatican II le recommandait comme chant majeur de la liturgie, allez comprendre), il reste le trésor de l’Europe. Maurice Fleuret, élève d’Olivier Messiaen et ministre de Jack Lang, le rappelait justement ci-dessus. Le grégorien a été omis par ceux qui le promulguaient, il est donc difficile d’y voir clair. Ceux qui se donnent du temps pour aller en retraite dans les monastères ou qui, par goût, écoutent du chant grégorien savent qu’il emporte l’adhésion des croyants et des non croyants. Le grégorien s’avère inclassable. Enraciné et lointain, puissant et délicat, humble et solennel, fragile et vigoureux. Le frère Toussaint, ancien moine de l’abbaye sainte Madeleine du Barroux, maintenant ermite, vous propose des cours de grégorien à la carte et quelque soit votre niveau. C’est un excellent professeur, et je peux en attester !

Le frère Toussaint vous propose des formules très souples. Vous pouvez suivre les cours à distance ou venir sur place (l’ermitage saint-Bède est situé entre Lyon et Grenoble). Pour l’instant, il ne peut encore héberger personne même si à terme il souhaiterait bâtir une petite hôtellerie pour recevoir des hôtes… Il existe des logements guère éloignés de l’ermitage. Qui a connu le Barroux à ses débuts connaît le désir secret mais avoué du frère Toussaint de recréer cet ambiance unique et de recevoir quelques hôtes pour les immerger dans la prière quasi-perpétuelle. Dans l’immédiat, il est de bon aloi de commencer par apprendre à chanter, ce qui laisse le temps au frère Toussaint de trouver les fonds pour augmenter sa structure (les mécènes sont ici bienvenus !). Les tarifs sont dégressifs si vous venez à plusieurs. Une heure, trois jours, toutes les formules sont possibles. Le frère Toussaint sortira avec plaisir de son érémitisme pour vous enseigner l’art du chant grégorien.

Renseignements : Apprendre le chant grégorien avec un moine bénédictin

Réservations : https://frere-toussaint.reservio.com/

Et le site complet où vous pouvez découvrir les articles du frère Toussaint sur l’érémitisme : https://www.ermites-saint-benoit.com/

Le sacrifice du chef

Un livre du général de Corps d’armée, Pierre Gillet édité aux éditions Sainte-Madeleine

« Qui est comme Dieu ? »(1), le livre du général de corps d’armée Pierre Gillet, inventorie de manière exhaustive les qualités d’un chef et dresse les vertus chrétiennes nécessaire au commandement. Ce qui pourrait passer pour un livre d’initié, un nouveau T.T.A(1), devient sous la plume délicate et virile de Pierre Gillet, ancien chef de corps du 2ème Régiment étranger d’infanterie, général commandant le corps de réaction rapide – France, une poésie de l’être, imprégnée de spiritualité, de passion, de persévérance et de dignité.

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Prière aux aux âmes du Purgatoire du Père André Haussaire

Ô Jésus, à Votre Cœur je confie (qui je désire : par exemple « les victimes du virus »)

Regardez (la/le ou les) puis faites ce que Votre Cœur Vous dira.

Laissez agir Votre Cœur !

Je compte sur Lui.

Je me fie à Lui.

Je m’abandonne à Lui !

Ô Jésus, par Votre Cœur très aimant, je Vous supplie d’enflammer du zèle de Votre Amour et de Votre Gloire tous les prêtres du monde, tous les missionnaires, tous ceux qui sont chargés d’annoncer Votre divine Parole, afin qu’incendiés d’un saint zèle, ils arrachent les âmes à Satan et les conduisent dans l’asile de Votre Cœur où elles puissent Vous glorifier sans cesse !

Père Éternel, qui, par amour pour les âmes, avez livré à la mort Votre Fils unique, – par Son Sang, par Ses mérites et par Son Cœur, ayez pitié du monde entier et pardonnez tous les péchés qui se commettent.

Recevez l’humble réparation que Vous offrent Vos âmes choisies.

Unissez-les aux mérites de Votre divin Fils, afin que tous leurs actes soient d’une grande efficacité.

Ô, Père Éternel, ayez pitié des âmes et n’oubliez pas que le temps de la Justice n’est pas encore arrivé, mais celui de la Miséricorde !

Recevez, Ô Père Très Saint, les souffrances et les mérites de toutes les âmes qui, unies aux mérites et aux souffrances de Jésus Christ s’offrent à Vous, avec Lui et par Lui, afin que Vous pardonniez au monde.

Ô Dieu de miséricorde et d’amour, soyez la force des faibles, la lumière des aveugles et l’objet de l’amour des âmes !

Ô mon Sauveur qui êtes aussi mon Dieu, faites que mon cœur soit une flamme de pur amour pour Vous !

(1952)

Prière en temps d’épidémie

(extrait du Rituel Romain, Titulus IX, Caput X)

V. Seigneur, ne nous traitez pas selon nos péchés.

R. Et ne nous punissez pas selon nos iniquités.

V. Aidez-nous, ô Dieu notre Sauveur.

R. Et pour la gloire de votre nom, Seigneur, délivrez-nous.

V. Seigneur, ne vous souvenez pas de nos anciennes iniquités.

R. Que vos miséricordes nous préviennent sans délai, parce que nous sommes réduits à la dernière  misère.

V. Priez pour nous, saint Sébastien.

R. Afin que nous puissions obtenir les promesses de Jésus-Christ.

V. Seigneur, exaucez ma prière.

R. Et que mon cri s’élève jusqu’à vous.

V. Le Seigneur soit avec vous.

R. Et avec votre esprit.

Exaucez-nous, ô Dieu notre Sauveur, et par l’intercession de la bienheureuse et glorieuse Marie mère de Dieu toujours vierge et du bienheureux Sébastien votre martyr et de tous les saints, délivrez votre peuple des terreurs de votre indignation et rassurez-le par les dons de votre miséricorde…. 

Soyez propice Seigneur à nos supplications et remédiez aux langueurs de nos corps et de nos âmes, afin que délivrés de ces maux, nous soyons toujours dans la joie par un effet de votre bénédiction…

Nous vous prions Seigneur de nous accorder l’effet de notre humble prière et d’éloigner avec bonté la peste et la mortalité, afin que les cœurs des hommes comprennent et sentent que de tels fléaux procèdent de votre indignation et cessent par votre miséricorde. Par le Christ Notre-Seigneur. 

Communion Spirituelle (suite)

      Au Moyen Âge, alors que les fidèles n’avaient l’habitude de communier qu’au temps de Pâques, des personnes pieuses, généralement des femmes, exprimèrent leur désir de le faire plus fréquemment. 

      C’est ainsi que l’on vit apparaître la coutume de la communion spirituelle. « Vers la fin du XIIe siècle, la forme la plus populaire de communion spirituelle consistait à exprimer une prière et des demandes au cours de l’élévation qui suit la consécration. […] On estime que l’eulogie ou pain bénit remplaçait de façon tout à fait acceptable la communion sacramentelle […]. 

     Selon certains auteurs, la bénédiction des personnes ainsi que le baiser de paix pouvaient également remplacer la communion. […] On recommandait la communion spirituelle à ceux qui étaient trop malades pour recevoir les espèces consacrées. […] Des théologiens confortèrent cette pratique en enseignant que, par la communion spirituelle, on recevait autant de grâces nécessaires à notre salut que par la communion sacramentelle » (G. Macy dans Eucharistia. Encyclopédie de l’Eucharistie, sous la direction de M. Brouard, Paris,2002, p. 182).

      Même si, de nos jours, la pratique de la confession quotidienne est courante, l’Église invite cependant les fidèles à réciter souvent des communions spirituelles au long de la journée pour s’enflammer en amour de Dieu, « de manière à s’unir au Rédempteur avec une foi vive, un esprit respectueusement humble et confiant dans sa volonté, avec l’amour le plus ardent » (Pie XII, encyclique Mediator Dei, 20 novembre 1947).   Mgr Le Tourneau

Voici deux formules de communion spirituelle :

« Je voudrais, Seigneur, vous recevoir avec la pureté, l’humilité et la dévotion

avec lesquelles votre très Sainte Mère vous a reçut ; 

avec l’esprit et la ferveur des saints. »

« Mon Jésus, je crois que vous êtes ici présent dans le Saint Sacrement. Je vous aime par-dessus toutes choses et je désire ardemment vous recevoir. 

Mais puisque, en ce moment, je ne peux le faire sacramentellement, venez au moins spirituellement dans mon cœur. 

Comme si vous y étiez déjà présent, je vous adore et je m’unis entièrement à vous ; ne permettez pas que je me sépare jamais de vous. 

Jésus, mon bien, mon doux amour, enflammez mon cœur d’amour, afin qu’il brûle toujours d’amour pour vous. 

Chérubins, Séraphins qui adorez Jésus au Saint-Sacrement, nuit et jour, priez pour nous et donnez-nous la sainte bénédiction de Jésus et de Marie.

Prière de Saint Alphonse de Liguori

Mon dieu, je crois que vous êtes présent dans le très Saint-Sacrement. Je vous aime par-dessus toutes choses, et mon âme soupire après vous, puisque je ne puis maintenant vous recevoir dans le Saint-Sacrement, Venez au moins d’une manière spirituelle dans mon cœur. Je vous embrasse comme si vous étiez en moi et je m’unis entièrement à vous. Ô ne permettez pas que j’ai jamais le malheur de me séparer de vous. Ô Jésus, mon souverain bien et mon doux amour, blessez et enflammez mon cœur afin qu’il brûle toujours de votre amour.

Communion spirituelle selon saint Alphonse de Liguori

Mon dieu, je crois que vous êtes présent dans le très Saint-Sacrement. Je vous aime par-dessus toutes choses, et mon âme soupire après vous.

Puisque je ne puis maintenant vous recevoir dans le Saint-Sacrement, venez au moins d’une manière spirituelle dans mon cœur. Je vous embrasse comme si vous étiez en moi et je m’unis entièrement à vous.

Oh ! ne permettez pas que j’ai jamais le malheur de me séparer de vous.

Ô Jésus ! mon souverain bien et mon doux amour, blessez et enflammez mon cœur afin qu’il brûle toujours de votre amour.